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En présence du Seigneur ressuscité, à l’écoute de sa Parole
Évangile de Jésus Christ selon saint jean 15, 1-8
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
Pour éclairer notre chemin
La parole de ce dimanche nous donne une image, celle de la Vigne du Seigneur, avec ses sarments qui portent du fruit pour nous guider dans la manière de vivre, d’agir, image qui relie Dieu le Père, le Fils Jésus, le croyant… Cet enjeu que chacun porte et donne du fruit, est la marque du disciple, le fruit comme gloire du Père… fruit qui donne au bout du compte de demeurer ou non dans la relation, la communion. « Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ». Parce que oui, l’enjeu essentiel est bien de savoir conserver la relation réciproque entre nous et le Seigneur, dans une double demeure, c’est le germe de tout, cette double respiration… « Demeurez en moi, comme moi en vous », pour que le fruit advienne ! Notre vie porte fruit dans la mesure où elle se relie au Fils dans l’écoute contemplative de sa parole, dans la mesure où elle entre dans le projet du Père, qui a été et est porté par le Fils, projet dont nous n’avons de cesse de reconnaître la manifestation dans le quotidien de nos vies, à travers ce temps de la contemplation de ce qui surgit…Ainsi, la Vie de Dieu se répand, se donne à travers nous, qui nous donnons aussi à elle… Circulation de l’amour…
Zélie et Louis Martin, la joie qui demeure !
« Quand je pense à ce que le bon Dieu, en qui j’ai mis toute ma confiance et entre les mains de qui j’ai remis le soin de mes affaires, a fait pour moi et pour mon mari, je ne puis douter que sa divine Providence ne veille avec un soin particulier sur ses enfants. » (Zélie Martin, 1er janvier 1863)
Le jour de leur mariage, le 13 juillet 1858, Louis Martin offre à Zélie une médaille représentant Tobie et Sarah. Comme eux, les époux Martin auront une confiance parfaite en Dieu, tels les sarments recevant la sève du cep de vigne. Ils furent le premier couple canonisé, sur le critère essentiel de leur foi en la parole de Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ».
Leur foi se manifeste dans des événements de leur vie ordinaire (Cf. La famille Martin, en cordée vers le Ciel, Ed. Emmanuel) :
- Projets de vie. Ayant d’abord pensé devenir religieux pour être saints, ils sont amenés à fonder une famille : 9 enfants naîtront, dont 5 survivront : Marie, Pauline, Léonie, Céline et Thérèse.
- Joies et peines : entente familiale joyeuse ; maladies graves et décès de 2 garçons et 2 filles ;
- Choix des priorités par rapport au travail : lui, horloger-bijoutier, elle, dentellière, tous deux artisans passionnés. Louis choisit d’abandonner son métier pour aider sa femme « accablée de multiples soucis ».
- Secours de nombreux pauvres, qui nécessitent démarches complexes. Ils avaient bien des raisons de baisser les bras !
Et pourtant, nous ne les voyons jamais accablés. Leur secret ?
Leur devise : « Dieu premier servi ». Faire la volonté de Dieu dans une ferme confiance. Ils connaissent le but de leur vie : vivre en Dieu, sur terre, en marche vers le Ciel. « Jamais Son secours et Sa grâce ne nous feront défaut ». Messe et prières quotidiennes vivifient leur amour et inspirent leurs décisions. Différents, ils confrontent leurs avis, parfois vigoureusement mais leur terrain d’entente se situe dans la recherche de la volonté de Dieu. Sans repli sur leur bonheur familial, ils s’engagent dans l’oeuvre des Missions. Leurs filles garderont cette ouverture au monde.
Au terme d’une vie d’union au Christ
Zélie, atteinte par un cancer du sein, écrit : « Abandonnons-nous à la bonté de Dieu, à sa miséricorde, et il arrangera tout pour le mieux ». Elle lutte contre la maladie pour donner à Léonie, son enfant difficile, tout l’amour maternel dont elle a besoin et en même temps : « Je vis dans l’espérance et dans la paix, attendant que l’heure de Dieu soit venue. »
Louis, veuf, déménage avec ses filles à Lisieux, près de leur tante. Rude sacrifice… Il quitte ses amis, sa paroisse, son pavillon (petit ermitage qu’il s’était réservé pour lire, méditer et prier), et même sa mère âgée. A la fois « père et mère » pour ses filles, il respecte le rôle des aînées qui tiennent la maison, il est soucieux de l’éducation et de la détente des plus jeunes, et il leur fait vivre une belle relation à Dieu par l’eucharistie, la prière et l’attention aux pauvres.
Peu après l’entrée de Thérèse au Carmel, des AVC et de l’urémie le rendent parfois violent. On l’interne à Caen, à « l’asile des fous ». Son infirmière est fascinée : la charité est pour Louis une seconde nature. Paralysé, il pourra revoir ses 3 carmélites, Marie, Pauline et Thérèse. Ultime au revoir, sans paroles. Un geste suffit : Louis pointe du doigt le Ciel, où ils se retrouveront tous dans la joie éternelle.
La sève coule…
Louis et Zélie voulaient que leurs enfants deviennent saints. Thérèse l’est officiellement ! La cause de canonisation de Léonie est ouverte. Les 3 autres soeurs ont aussi mené une vie de foi animée de charité délicate. Des millions de personnes boivent le vin de cette vigne vivifiante.
Pistes concrètes pour vivre la joie du quotidien
En ce mois de mai, regardons Marie. Son acte de foi confiante en l’action de l’Esprit à l’Annonciation, prolongé jusque dans l’obscurité du samedi saint, nous ouvre la porte sur la joie et la lumière de la Résurrection et nous maintient sous l’action de l’Esprit d’Amour.
- Dire le matin un Ave Maria pour que Marie me garde dans la foi et la disponibilité à l’Esprit Saint. Il construit l’Eglise avec la petite pierre que je suis.
- Demander à Marie de m’aider à pratiquer ce que Thérèse appelait « jeter des fleurs » : par de petites actions, « faire plaisir » aux autres et réjouir le coeur de Dieu. Qu’ainsi je devienne ce sarment qui laisse couler la sève de l’Amour de Dieu.
Avec le secours de l’Esprit-Saint
Pour demander au Saint Esprit la force de mettre en oeuvre l’attitude spirituelle qui m’est proposée cette semaine, je suis invité à reprendre, chaque jour, cette invocation :
Esprit Saint, réalise le désir du coeur de Dieu : que nous soyons tous UN en Lui.