Mgr Sylvain Bataille a achevé sa visite pastorale lors de la vigile de Pentecôte par une action de grâce. En effet, cette semaine intense de rencontres des différentes réalités paroissiales a permis à notre évêque d’être un témoin privilégié de l’œuvre de l’Esprit Saint dans le cœur des fidèles et dans l’accomplissement de notre mission. Dieu est à l’œuvre à toutes les époques, et la nôtre ne fait pas exception malgré un contexte qui pourrait paraitre moins porteur.
L’histoire de l’Église témoigne de nombreuses mutations au fil des siècles. Aujourd’hui encore, elle est en pleine transformation.
Après avoir été imprégnée de culture chrétienne depuis plus de mille ans, notre société s’éloigne de plus en plus de la vision de la personne humaine telle que l’évangile la propose et qui reste au cœur de notre foi. Après la banalisation de l’avortement, l’« aide à mourir » et, plus généralement, l’individualisme et l’esprit de consommation vont à l’encontre d’une vision de l’homme fait pour trouver le bonheur en se donnant. Guidée par le concile Vatican II, notre Église vit au milieu de cette réalité complexe en acceptant au cœur de ce monde d’être souvent en décalage. Être chrétien aujourd’hui relève aussi de plus en plus d’un choix personnel plus que d’une habitude culturelle, et ce n’est pas une mauvaise chose !
Les mutations sociales et ecclésiales de notre temps font que l’Église n’est plus celle qui couvre le terrain et qui assurait la dimension religieuse de l’ensemble de notre société. Elle se retrouve être maintenant une proposition parmi d’autres… Vivre en situation de minorité implique nécessairement des transformations. Il faut y voir toujours l’action providentielle de Dieu qui guide son Église pour qu’elle porte davantage de fruits.
La présence des jeunes dans notre paroisse est très importante. Le nombre d’enfants scolarisés est important, tant dans l’enseignement
catholique que dans l’enseignement public. De plus en plus, faute d’avoir été baptisés et catéchisés étant petits, de nombreux jeunes viennent frapper à la porte de l’Église (par exemple, le nombre d’adolescents baptisés cette année dans l’ensemble du diocèse a doublé par rapport à l’année dernière). Comment mieux les rejoindre et les accueillir ? Oui, le Seigneur touche les cœurs… L’Esprit Saint est à l’œuvre dans l’Eglise !
La rencontre avec les équipes liturgiques a été l’occasion de faire un bilan sur le choix des messes dominicales célébrées dans des lieux fixes. Les points positifs comme les difficultés qui persistent ont été relevés. Notre évêque relève :
«… Aujourd’hui on s’aperçoit de l’importance des messes dans les lieux fixes, bien équipés, avec une communauté stable, ce qui permet de créer des liens. Des communautés se constituent plus larges, plus grandes, plus fraternelles avec une fidélisation des jeunes. Reste à trouver toujours le meilleur ajustement, dans le dialogue déjà bien avancé ».
Au-delà de la question du lieu des messes dominicales, se pose toujours le défi de la présence chrétienne : « C’est la question du rural, escarpé qui plus est. Comment être présent autrement ? Comment se retrouver pour prier ? Pour d’autres types de rencontres, en semaine ? En fraternités locales missionnaires, petits groupes autour de la parole de Dieu ? En plus de la messe, il y a d’autres manières pour les chrétiens de se retrouver et des opportunités pour faire vivre les clochers. »
Au sujet de cette proximité, il peut être intéressant de retrouver un échelon intermédiaire, comme des relais, qui regrouperaient un ensemble de communes. Dans chaque relais, une équipe pourrait assurer la coordination et le lien avec l’ensemble de la
paroisse.
Un autre défi sera toujours l’attention aux plus pauvres et aux plus fragiles. C’est le service de la diaconie dont font partie les équipes funérailles, au service des familles en deuil. Ce service vit une belle collaboration avec les prêtres. Leur présence pour les funérailles est importante pour les familles et pour la mission.
La Diaconie, c’est aussi l’accompagnement des malades, avec tous les bénévoles qui vont les visiter. C’est aussi une attention à avoir en restant attentifs à ceux qui ne participent plus à la messe. Comment leur apporter un soutien fraternel et garder le lien avec eux, leur apporter la communion ?
Enfin, la diaconie est aussi à dimension caritative. Le Secours Catholique est présent mais beaucoup de pauvretés sont encore à prendre en compte. C’est un point qui a besoin d’être travaillé. Le Seigneur met dans nos cœurs la diversité des dons de l’Esprit. Il y a tant de personnes isolées, tant de formes de pauvreté ! Comment les rejoindre ? Comment peut-on se mettre en route pour que les pauvres soient au cœur de notre mission ?
Au centre de toutes ces réalités paroissiales, c’est la question de la mission. Non pas pour conquérir le monde mais parce que Dieu veut toucher les cœurs. Il y a tellement de personnes en attente ! Comment les rejoignons-nous ?
Laissons-nous guider, éclairer, poursuivons ce chemin !
Le conseil pastoral travaille sur la vision paroissiale. C’est-à - dire une explicitation de notre mission ici et aujourd’hui. Nous sommes invités à poursuivre ce chemin, avec nos prêtres de la Communauté Saint-Martin. La « greffe » avec le diocèse et la paroisse est déjà bien faite.
Le Seigneur donne à chacun des talents et des charismes. Accueillons ce que chacun a de plus beau dans le cœur ! Dans le souffle de l’Esprit Saint, avançons ensemble dans la communion !