Émilie Perret, née le 23 novembre 1942, est décédée au Rwanda, des suites d’un AVC, le 5 août 2024. Elle était originaire de Chevrières.
Fille unique de parents âgés, elle avait effectué sa scolarité à l’institution Saint-Paul, en étant interne chez l’habitant, puis hébergée dans une famille cousine à Saint-Genest-Lerpt. Dans sa jeunesse, elle avait participé à un groupe d’Action Catholique des Enfants (ACE) avec le père Giron.
Elle a ensuite étudié les mathématiques à la catho de Lyon et a enseigné à l’institution La Favorite à Lyon. Après le décès de sa mère, et à la demande de l’évêque de Nyundo adressée à l’évêque de Saint-Étienne, elle décide de partir au Rwanda.
Engagée pour la Délégation Catholique pour la Coopération
Elle s’engage alors en contrat de volontariat avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC), de 1973 à 1994, au petit séminaire de Nyundo en tant qu’auxiliaire de l’apostolat, où elle enseignait.
En 1994, lors du génocide au Rwanda, Émilie se trouvait en retraite spirituelle chez les Bénédictines, alors que les massacres frappaient les habitants du séminaire. Elle a fui de nuit en bateau sur le lac Kivu pour rejoindre le Burundi. Après cette fuite, elle s’est rendue à Lourdes, au centre Auxilium, pour une formation des auxiliaires de l’apostolat. Elle a ensuite été accueillie par sa famille (des cousins) à Saint-Genest-Lerpt, où elle est restée deux ans. Ces années lui ont permis de surmonter les séquelles du conflit. Elle a repris ensuite des périodes d’enseignement à Saint-Paul, tout en suivant les cours du père Bruno-Marie Buffé à la Catho de Lyon, sur le thème du « vivre ensemble ».
En 1996, elle retourne au Rwanda, laissant derrière elle son père qui décédera peu après. Elle reprend son enseignement des mathématiques et des sciences physiques au petit séminaire de Nyundo. Pour son dévouement, elle sera honorée par la remise des Palmes académiques. Elle a toujours mené une vie simple, en partageant les conditions modestes des familles qui l’entouraient.
50 ans de présence au Rwanda
En reconnaissance de ses 50 ans de présence au Rwanda, une fête lui a été organisée, et une vache lui a été offerte. Étant donné le montant de sa petite retraite, insuffisant pour vivre en métropole, elle a choisi de finir ses jours au Rwanda. Elle a mené une vie tournée vers la simplicité, plus proche des gens, partageant davantage de moments avec ses voisines. Elle souhaitait aussi que le père Bruno-Marie Buffé puisse venir au Rwanda parler de réconciliation, dans le cadre de la DCC.
Émilie était une personne très discrète, qui a donné toute sa vie au service des plus pauvres et des autres. Ses funérailles ont été célébrées à la cathédrale de Nyundo, le 8 août 2024, en présence de trois évêques et d’une trentaine de prêtres, dont beaucoup étaient ses anciens élèves, ainsi que d’une grande foule venue l’accompagner.
Une messe d’action de grâce a été célébrée dans la chapelle de la maison diocésaine le 18 octobre 2024, en présence de notre évêque, Monseigneur Sylvain Bataille.
Elle repose désormais au cimetière de Nyundo, tout près de la cathédrale.