Une démarche bienvenue!
Une petite délégation d’évêques de France s’est rendue au Liban du 8 au 14 mai dernier. Elle était composée de Mgr de Moulins-Beaufort archevêque de Reims, de Mgr Brouwet évêque de Nîmes, et de Mgr Lalanne de Pontoise. Ils étaient accompagnés de Mgr Pascal Gollnisch de l’œuvre d’Orient et de Mgr Gemayel de l’éparchie du Liban en France. Cette délégation a tenu à manifester le soutien fraternel de l’Eglise de France au peuple libanais et une profonde communion spirituelle avec les responsables des différentes Églises chrétiennes présentes au Liban.
Ce petit pays de 6 millions d’habitants, avec près de deux millions de réfugiés venus de Syrie et de Palestine, est affronté à des difficultés incalculables. Plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. La désespérance gagne malgré la foi remarquable de ce peuple.
Les membres du comité du jumelage de St Etienne et de Batroun ont été sensibles à la prière de la délégation sur les ruines du port de Beyrouth, en grande partie détruit par l’explosion du 4 août 2020. Cette immense cicatrice au cœur de la capitale libanaise n’est toujours pas pansée ! Elle est là, manifestant l’incurie de la classe politique libanaise incapable de manifester une réelle volonté de reconstruction.
La délégation a été touchée par l’extrême détresse de la majorité des libanais, mais aussi par les démarches de solidarité inventives et généreuses adossées aux aides qui proviennent de France et de la diaspora. Mgr de Moulins-Beaufort a témoigné de son impuissance devant la gravité de la situation, mais il a insisté sur la nécessité de manifester toujours davantage notre amitié, notre proximité et notre prière dans ces circonstances dramatiques, pour dire envers et contre tout l’espérance d’un avenir meilleur.
Les élections de ce week-end se sont bien déroulées…C’est chaque fois un rendez-vous redouté par les libanais ! Elles montrent, pourtant, un grand désintérêt de beaucoup de Libanais pour le jeu politique traditionnel. L’abstention a battu tous les records en particulier dans les zones les plus fragiles. Elles n’ont pas fait émerger des personnalités nouvelles porteuses des espoirs de la révolution pacifique d’octobre 2019.
Le chemin de croix de nos amis libanais est loin d’être achevé. Continuons de les soutenir par la prière et le partage et avec eux continuons d’avoir foi dans leur pays « message ».
Père Louis Tronchon
Cf. Le journal de bord du Père Mounir
Cf. également les très bonnes chroniques de Charif Majdalani en dernière page de la Croix, chaque vendredi… la dernière s’intitulait « Le radeau qui nous porte encore »