Communiqué de presse 17 novembre 2022
À l’épreuve des crises – Enquête sur le budget des plus précaires
Sur le département de la Loire, le Secours Catholique compte aujourd’hui près de 580 bénévoles qui rencontrent, écoutent et agissent avec les personnes accueillies, afin qu’elles retrouvent leur place et leur capacité à agir dans la société.
Cet ancrage territorial comme la diversité des personnes engagées (bénévoles, personnes accueil-lies, salariés, donateurs) donne une véritable légitimité au Secours catholique pour partager la parole des personnes les plus pauvres, les aider à se faire entendre des pouvoirs publics. Mais il y a nécessité de faire partager des données chiffrées pour travailler sur des indicateurs et mesurer les éventuels progrès et repérer également les signaux faibles, les nouvelles pauvretés qui peuvent émerger… Telle est la nécessité de publier cette enquête sur le budget des plus précaires et de le faire connaître au public. Voici les constats :
Une crise sans fin pour les plus pauvres…
Au plan national, le Secours catholique accueille près d’un million de personnes dont la moitié sont des enfants. En 2021, près de 500 000 enfants ont eu besoin d’aide.
Sur la Loire, les profils les plus rencontrés par les équipes : des mères isolées (22,5%), des hommes seuls (23,1%), des couples avec enfants (23,4%), des femmes seules (22,8%) souvent plus âgées. Le niveau de vie médian des personnes accueillies par le Secours catholique est de 548 € soit la moitié du seuil de pauvreté. Chaque jour, les plus pauvres font face à des choix impossibles : manger ou payer le loyer (32,2% sont en logement précaire) ! Se chauffer ou se déplacer ! À chaque crise, un problème supplémentaire, à chaque crise, ils repartent de plus bas. Les dépenses pré-engagées (loyer, factures, assurance…) absorbent 60% du revenu des ménages précaires contre 30% pour l’ensemble des ménages vivant en France. Il leur reste 5 euros/jour par personne pour faire face aux dépenses d’alimentation, hygiène, loisirs pour les enfants…
Mais le premier besoin reste l’écoute, l’accueil et le conseil (83,4% des personnes accueillies dans la Loire) car la pauvreté isole et les préjugés tenaces remplissent de honte ceux qui ne parviennent plus à faire face aux dépenses (et 30% n’ont pas accès à leurs droits ou n’y recourent pas (). L’alimentation (60,3%) est la 2e demande suivie d’une demande d’aide pour le paiement des factures d’énergie/eau/loyer (10,6%). Cette dernière demande est en hausse de un point par rapport à 2020.
Pandémie, crise énergétique, inflation ont entraîné un appauvrissement des ménages. Les aides conjoncturelles ont empêché de sombrer mais leur arrêt dès la fin de la pandémie a mis les familles dans des situations difficiles. Elles ont perdu du pouvoir d’achat et on note également une augmenta-tion du chômage de longue durée. Aujourd’hui, la forte inflation, notamment sur les denrées alimen-taires, et la hausse annoncée des prix de l’énergie, vont encore plus pénaliser les plus pauvres. Les personnes en situation de pauvreté ne peuvent pas reprendre leur souffle et ne bénéficient pas d’un revenu digne pour vivre correctement avec leurs enfants.
Le rapport annuel du Secours catholique est en ligne : https://www.secours-catholique.org/m-informer/publications
Pour tout contact, voir ci-contre.
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