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Joyeux Carême !
Nous entrons aujourd’hui en Carême, un temps de vérité et de conversion qui nous oriente vers Pâques, et ce n’est pas un temps triste. Nous ne sommes pas obligés de faire une tête de carême en ce Mercredi des Cendres ! Le Christ est même très clair dans l’Évangile de ce jour : « Ne prenez pas un air abattu comme les hypocrites, ils se font une mine défaite pour bien montrer qu’ils jeûnent ». Jésus nous invite plutôt à nous parfumer la tête, à être joyeux.
Qu’est-ce que la joie ? Elle est un élan du coeur, une ouverture à la vie, aux autres, à Dieu, une ouverture à l’amour, dans la simplicité et l’humilité. La joie est faite d’accueil, mais aussi de décision. Nous sommes invités à choisir la joie, à choisir de l’accueillir, de la donner.
Le plaisir, c’est ce qui me fait du bien à moi tout seul. La joie, c’est ce qui fait du bien à moi et aux autres. C’est ainsi qu’elle grandit. Le plaisir est passager, superficiel, solitaire, il lasse. La joie, elle, est profonde, elle est partagée, elle se renouvelle sans cesse.
Mais comment choisir la joie et comment la partager ? Tout simplement en choisissant d’aimer, toujours et partout, jusqu’au pardon. En choisissant de servir, de se donner aux autres, dans les petites choses de la vie, pour les rendre heureux.
Choisir la joie, c’est choisir de sourire, car sourire c’est donner un peu de joie aux autres. Mère Teresa disait : « Nous ne saurons jamais tout le bien que peut faire un sourire ». C’est si simple et c’est si bon.
Choisir la joie, c’est aussi choisir des paroles positives, de douceur, de tendresse, de consolation, mais dans la vérité car les paroles fausses ne font aucun bien. La vie n’est pas si facile et nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres, de nous encourager à vivre, à aimer, à espérer, à nous donner.
Choisir la joie, c’est aussi choisir d’accueillir Dieu, de vivre en sa présence. Car sa présence est source d’une joie profonde, elle apporte la paix, la confiance et l’espérance. Oui, Dieu est là, à mes côtés, y compris, et peut-être tout particulièrement, dans les difficultés et les épreuves. Je peux toujours compter sur cette présence si prévenante.
Choisir la joie, enfin, c’est savoir dire merci à Dieu et aux autres, en repérant et en s’émerveillant de tout ce qui est bon et beau, comme des enfants.
Oui, la joie est un cadeau à accueillir et à offrir, car « la joie se partage » selon la belle formule de RCF. Alors profitons de ce Carême pour rechercher un peu moins de plaisirs et donner beaucoup plus de joies. C’est tellement meilleur, et cela nous oriente naturellement vers la joie de Pâques.
Alors joyeux Carême à chacun !
+ Sylvain Bataille
Evêque de Saint-Etienne