Monseigneur Sylvain Bataille, Évêque de Saint-Etienne,
Les prêtres et les diacres du diocèse de Saint-Etienne,
vous font part du décès du Père Jean-Jacques THIVILLIER
le 20 août 2021 dans sa 75ème année.
Une veillée de prière et de témoignage a eu lieu le mercredi 25 août à 19 heure en l’église de Chazelles-sur-Lyon.
Les obsèques sont été célébrées le jeudi 26 août à 10 h en l’église de Saint-Galmier.
Le Père Jean-Jacques THIVILLIER, prêtre du diocèse de Saint-Etienne,sera inhumé au cimetière de Saint-Galmier.
Nous le confions à la miséricorde du Père et nous rendons grâce pour sa vie et son ministère.
Homélie des funérailles
► Homélie de la messe des funérailles, par le P. Jo Epalle
Jésus le bon pasteur est bien le 1° à nous attendre et à nous accueillir ce matin. Il nous connaît chacune, chacun dans la profondeur de notre humanité avec, en particulier, ce que nous portons en nous comme vécu et comme lien fort avec Jean-Jacques. Etre connu de Jésus et de son Père, c’est un bonheur ! et un bonheur qui nous donne envie, à notre tour, de mieux les connaître en nous mettant d’abord à l’écoute de leur Parole, pour entrer dans un dialogue intérieur. En ruminant cette Parole, en la travaillant. Nous savons à quel point Jean-Jacques aimait travailler la Bible, de manière minutieuse, ce qui a beaucoup été souligné, hier soir, au cours de la veillée de prière à Chazelles. Nous gardons en mémoire ce qu’il a pu nous donner dans les nombreux groupes ‘’Bible’’ qu’il a animés et aussi dans ces partages d’Evangile au cours des rencontres d’équipes qu’il a accompagnées. Plusieurs fois j’ai été étonné de tout ce qu’il arrivait à retirer d’un texte de la Parole de Dieu.
« Connaître Jésus…connaître le Père » C’est l’appel à prendre le chemin de l’intelligence de la foi. Jean-Jacques s’est engagé sur ce chemin en y mettant beaucoup d’énergie, de compétences, de propositions constructives. Que d’interventions pour la formation des membres d’équipes ‘’baptême’’ ‘’funérailles’’, équipes liturgiques et autres…, et en même temps dans le cadre du Centre diocésain de formation. Nombreux êtes-vous à avoir bénéficié de ses apports lors des formations de secteur devenues ‘’Flore’’ et aussi à la FARE, à Théophile. Un bon pédagogue ! Insistant beaucoup sur la formation permanente y compris pour les prêtres, il a été participant très actif d’un groupe de formation de prêtres en rural qui s’est retrouvé de manière régulière de février 1976 jusqu’en 2012.
« Connaître Jésus…connaître le Père » Une conviction au cœur de la démarche de ‘’relecture’’ que Jean-Jacques a si souvent pratiquée, en particulier dans son ministère au service des mouvements d’Action catholique, ACE, MRJC, CMR, ACF, MCR. Conviction que Dieu se donne à rencontrer, à être connu à travers la vie de tous les jours. Que de paroles d’action de grâce et d’appels ont surgi de ces relectures ! Avec ce point particulier que je garde en mémoire : sa capacité , à la fin des rencontres, à ressaisir les points forts du partage. Une manière de recueillir les beaux épis de la moisson ! Chacun pouvait donc repartir, avec sous le bras, sa gerbe bien liée !
Jésus bon pasteur, donne sa vie pour ses brebis. Un pasteur qui prend soin de chacune parce qu’il en connaît les merveilles et aussi les fragilités. Je pense que Jean-Jacques, pendant sa maladie depuis juin 2020, mais de manière plus forte ces derniers temps, a du, dans un dialogue intérieur plus ou moins tourmenté, s’abandonner entre les bras de ce bon pasteur en lui disant : ‘’Il y a un moment pour tout, un temps pour donner la vie et un temps pour mourir…Je m’abandonne à toi…fais de moi ce qu’il te plaira’’ ! Nous voulons rendre grâce pour tout ce qu’il a donné de lui-même comme pasteur au service de toutes celles et tous ceux qui lui ont été confiés dans les différents lieux où il a exercé son ministère ! Ce que dit bien ce petit témoignage reçu hier de Thérèse, une accompagnatrice d’équipe CMR : « Il faisait aimer l’Eglise, une Eglise ouverte à tous, de tous les horizons, de toutes les générations, avec le Christ au cœur et un Evangile à vivre dans nos quotidiens. » Une heureuse contribution à la vitalité de l’Eglise sur l’espace rural !
Je n’oublie pas non plus ses coups de colère devant une injustice ou certaines manières de faire qui lui paraissaient porter atteinte à la dignité des personnes. Nous pouvons y voir, simplement, une bonne manière de prendre soin du troupeau confié !
Rendons grâce pour tout le travail de l’Esprit Saint à travers la vie et le ministère de Jean-Jacques, bon serviteur, que nous laissons en bonne compagnie…celle de Jésus bon pasteur !
Amen
Jean-Jacques Thivillier, premier prêtre incardiné dans le diocèse de Saint-Étienne
Créé à la Pentecôte 1971, le diocèse de Saint-Étienne (Loire) s’apprête à célébrer son cinquantième anniversaire. « La Croix » a recueilli le témoignage de celles et ceux qui l’ont vu naître et grandir. (…)
Une Église de proximité
C’est (pourtant) à ce moment-là que Jean-Jacques Thivillier, originaire de Saint-Galmier, est ordonné.
Le 24 juin 1971, le jeune homme de 25 ans devient le premier prêtre incardiné dans ce nouveau diocèse, où il est immédiatement saisi par les liens de proximité qui unissent les acteurs de ses 27 paroisses.
Sous la charge d’un évêque auxiliaire « en résidence » dans la ville depuis 1916, le diocèse n’a pas à construire une administration ex nihilo mais il doit encore se forger une identité : « C’est définitivement celle d’une Église à taille humaine », estime aujourd’hui le prêtre âgé de 75 ans. Lors des rencontres où il est convié un peu partout en France, on l’interpelle régulièrement : « C’est assez surprenant : quand on échange avec plusieurs personnes de la région de Saint-Étienne, on comprend tout de suite que vous êtes du même diocèse ! ». Sur ce petit territoire à la tradition aussi industrielle que rurale – et footballistique ! – le père Thivillier peut facilement nouer des relations fortes, tant en créant des équipes avec ses pairs qu’en accompagnant de près les habitants des communes en cas de crise, que ce soit une longue période de sécheresse ou une liquidation d’entreprise.
Depuis quelques mois, le prêtre est mis au repos dans sa maison familiale de Saint-Galmier, pour cause de maladie : « Mais je reçois chaque jour des appels téléphoniques et des lettres d’enfants issus de chacune des paroisses que j’ai servies », se réjouit-il.
Extrait d’un article d’Ève Guyot, dans le quotidien La Croix du 23 mai 2021.
Témoignages
Voici le mot lu à la veillée de prière, à Chazelles, par des représentants de la paroisse Saint-Jean-Louis-du-Levant. Il a été curé de la paroisse Saint-Jean-Louis-du-Levant de septembre 2008 à août 2012.
“A Jean-Jacques, Sur la paroisse St Jean Louis du Levant, tu as marqué ton passage. Nous gardons en mémoire ces nombreux clubs ACE où tu accompagnais enfants et
responsables lors de ton séjour à Marcenod au tournant des années 80. Plus tard, tu es revenu comme curé. Tu as su t’entourer d’une équipe pour animer la pastorale en coresponsabilité. Ta connaissance du monde rural te rendait attentif aux réalités qui se vivaient sur ce territoire. Nous commencions toujours les rencontres de relais par un tour d’horizon des évènements récents. C’est une Église présente au monde que tu faisais avancer. Tu soutenais les mouvements d’action catholique. Tu étais une personne de contact qui, dans la simplicité, savait tisser des liens. Par ton accueil et ton écoute tu veillais à ce que chacun trouve sa place quel que soit son milieu social.
Tu veillais aussi à ce que la vie de l’Église reste vivante dans les petits villages et qu’à leur mesure ils participent à l’animation pastorale. Tu es aussi un des derniers prêtres à avoir maintenu ce lien si ténu entre le monastère de la visitation et la paroisse. De là où tu es, veilles sur nous et nous prions pour toi. »
Extrait du bulletin de la paroisse Saint-Jean-Louis-du-Levant N° 144 – Septembre 2021
“A l’heure où j’écris cet édito, je suis attristée par le décès du Père Jean Jacques Thiviller qui, comme il a pu être souligné lors de ses funérailles, était un amoureux des Ecritures. Par sa maîtrise du latin et du grec, il étudiait le texte en profondeur et savait en extraire le sens original. La Parole de Dieu était pour lui une source à laquelle il puisait, pour accompagner et guider ceux qu’il rencontrait. Nos fraternités ont pu bénéficier de cet accompagnement dans ces commentaires d’évangile qu’il nous a proposés, , toujours avec beaucoup de joie et d’enthousiasme! Merci, Jean Jacques, de nous avoir rappelé par ton témoignage que la Parole de Dieu est lumière sur notre route ; que la fréquenter, la méditer, la partager donne sens et éclaire nos vies”.
Agnès Laborde, extrait du bulletin À la Source – Septembre 2021