Est-ce que vous êtes de l’Église ?
Un édito du Père Bruno Cornier
Je ne sais pas, dans l’intention de la personne qui posait cette question, comment il faut l’écrire. À l’oral, ça ne se devine pas. « Église », comme communauté de baptisés ? Comprendre : « Est-ce que vous êtes chrétien ? ». Ou bien « église », parce que la question était posée devant une église ? Comprendre : « Est-ce que vous avez l’habitude de venir dans cette église ? »
Quoi qu’il en soit de la nuance, la question était posée, timidement, par une jeune femme à un « ancien » sortant de l’église.
Si la question vous était posée, comment y répondriez-vous ? La plupart d’entre vous répondraient « oui ! ». Sur le papier, oui. Mais en vrai ? Pas seulement devant une église, mais lors d’une pause au travail, d’une activité sportive, d’une rencontre familiale, d’une discussion entre étudiants ? Cette question, et d’autres similaires, peuvent surgir à l’improviste.
Surpris, ne seriez-vous pas tenté de « botter en touche », comme en plaisante l’humoriste Gad Elmaleh dans un sketch : « C’est plus compliqué que ça ! ». Méfiant devant l’intention du questionneur, sans envie d’entrer dans un débat, manquant d’assurance, de connaissances pour justifier de sa foi, on peut en rester là. Dommage !
Dans la petite histoire introduisant ces lignes, la réponse de l’ancien fut « non ». Sans doute n’avait-il pas bien compris la question. Ou peut-être avait-il voulu dire qu’il n’était ni prêtre, ni religieux. Dialogue clos.
Mais ayant entendu la question, j’ai dit que j’étais de l’Église, ce qui amena une deuxième question : « À quelle heure est la messe ? ». Puis après la messe, une troisième : « Est-ce qu’il y a du catéchisme ? ». Questions simples qu’avait posées successivement cette jeune fille venue d’un autre continent. En quelques mots étaient dits à la fois un désir de prier et d’en apprendre davantage, sans autre arrière-pensée qu’une forte envie d’en faire partie, de cette Église.
Les premiers pas de la « transformation missionnaire » commencent là : répondre simplement à des questions simples. Sans crainte d’avoir à justifier de notre foi.
Baptisés, nous sommesde l’Église. Confirmés, plus encore. Gardons le cœur toujours ouvert et attentif ! Dans un monde incertain, en des temps troublés, des signes, des appels, des questions peuvent nous venir n’importe où, n’importe quand, de toute génération, de toute culture. L’Esprit de Dieu parle au cœur de tous. Jésus attire toujours à Lui. Notre espérance chrétienne, notre confiance en un Dieu qui est amour, qui donne la vie et sens à la vie, peuvent éclairer le chemin de beaucoup.
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. » Mt 5, 14
Justifier de l’espérance qui est en nous, apprendre à témoigner de manière juste, sobre et simple. Ceux qui participeront à la journée du 28 septembre prochain en feront sans doute l’expérience.
Et pour plus d’assurance dans l’expression de notre foi, participer à l’une ou l’autre des formations proposées par le diocèse ou en paroisse : formation locale « Flore » pour découvrir « la foi chrétienne avec des mots simples » ; Théophile « pour approfondir la foi catholique, en vivre et en témoigner davantage »…
L’été est un bon temps pour l’envisager, se renseigner, s’y préparer.
Oui, vous êtes « de l’Église » !
Père Bruno Cornier
Vicaire général du diocèse de Saint-Étienne