Merci Seigneur pour le Pape François – Communiqué de Mgr Bataille

Depuis Lourdes où il préside le pèlerinage diocésain annuel, Mgr Sylvain Bataille nous partage sa réaction à l'annonce du décès du Pape François

Merci Seigneur pour le Pape François

 Le Pape François nous a quittés ce matin. Une phrase de Jésus dans l’Évangile me vient spontanément à l’esprit : « C’est très bien, bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton Maître ! » (Mt 25, 23). Il a servi son Maître, l’Église et tous les hommes, tout au long de sa vie, et jusqu’au bout, sans jamais s’arrêter. Seigneur, sois béni pour le Pape François, pour cette vie donnée, pour ce bon et fidèle serviteur, pour tout ce que nous avons reçu de lui !

Comme beaucoup, au moment de son élection, j’ai été frappé par sa simplicité et cette liberté intérieure qui le caractérise tant. Les quelques fois où j’ai eu l’occasion de l’approcher, de le rencontrer, j’ai toujours été touché par son sourire si chaleureux. Il n’était pas compliqué d’échanger avec lui. Il mettait à l’aise, il écoutait avec attention et répondait simplement, volontiers avec un trait d’humour. C’était aussi un homme animé par une foi profonde, particulièrement engagé au service de l’homme, de tous les hommes, surtout des plus pauvres, et en particulier des migrants. C’était un prophète, à la parole forte, directe, accessible à tous. Il voulait que tous les hommes soient respectés et que la vie de l’Église soit toujours plus cohérente avec l’Évangile. Avec l’encyclique « Laudato Si » il nous a mieux fait prendre comprendre conscience des enjeux de l’écologie intégrale, cette façon de lier étroitement la justice sociale et le rapport à la création, reçue comme un don de Dieu.

Dès le début de son pontificat, l’encyclique « La joie de l’Évangile » nous a enthousiasmé, parfois bousculés, elle nous a donné un souffle nouveau pour l’évangélisation et l’accueil des catéchumènes aujourd’hui en est une belle illustration. Sa manière d’être pasteur m’a toujours inspiré, d’abord comme prêtre, puis comme évêque.

Il y a neuf ans, le Pape François m’appelait à entrer dans le collège des évêques, des successeurs des Apôtres, qu’il présidait, et à devenir le pasteur du diocèse de Saint-Etienne. Je lui dois ces belles années que je vis au service de cette Église, où je reçois tant. En février dernier, nous étions en pèlerinage à Rome pour l’Année sainte avec un bon groupe de prêtres, de diacres et de laïcs en mission du diocèse. Le 12, deux jours avant son entrée à l’hôpital, nous avons participé à l’audience du mercredi et nous avons pu l’approcher à la fin de la rencontre, ce qui a renouvelé notre communion avec lui, dans un moment de grande intensité.

En ce temps d’action de grâce pour tout ce que nous avons reçu de lui et dans la tristesse de perdre un père qui a su se rendre si proche de chacun, je crois que nous pouvons avoir trois intentions de prière : tout d’abord le confier au Seigneur au moment où il vit le grand passage vers le Royaume, au moment où il rencontre Dieu, face à face. Nous pouvons aussi déjà porter dans notre prière les cardinaux qui auront la charge d’élire le 267^ème successeur de Pierre, afin qu’ils puissent bien discerner le « candidat de l’Esprit Saint ». Enfin, il nous faut confier au Seigneur celui qui recevra cette terrible charge. Il ne s’agit pas d’attendre l’homme « parfait », mais le pasteur dont l’Église a besoin, avec tous les charismes nécessaires pour servir la communion et la mission, aujourd’hui. Nous pouvons être confiants, le Seigneur s’est engagé, et le Ressuscité veille sur son Église, il la bâtit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. » (Mt 16, 18).

Depuis Lourdes,
Le 21 avril 2025, lundi de Pâques
+ Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne