De tout temps, la bénédiction des troupeaux par le curé a existé ; tant qu’il y a des troupeaux, tant qu’il y a des prêtres !
La bénédiction des troupeaux à Pierre sur Haute remonte à la deuxième moitié du 19ème siècle car auparavant il n’y avait pas de curé à Saint Pierre La Bourlhonne. Cela mérite un petit rappel.
Les habitants de la montagne, partie haute de Marat, dépendaient de Marat : cela veut dire qu’ils allaient à l’église à Marat et étaient enterrés à Marat. En 1833, en imitant Le Brugeron, 47 chefs de famille de la montagne demandèrent au notaire de monter à La Bourlhonne pour noter que les différents villages ou hameaux qu’ils habitent sont très éloignés de l’église de Marat, que les distances et le mauvais état des chemins, les difficultés du climat et la neige rendent pénible ou impossible la pratique régulière de leur religion, que les comparants ont conçu le projet de bâtir et édifier à leurs propres frais et dépens, une chapelle où le culte catholique puisse être exercé. Il faudra attendre le 18 juin 1840 pour que la paroisse de Saint Pierre La Bourlhonne soit érigée par ordonnance de l’évêque de Clermont ! Il faudra attendre 1864 pour que le Ministère de l’Intérieur entérine la décision du conseil municipal de Marat de constituer la nouvelle commune de Saint Pierre La Bourlhonne.
Aujourd’hui, Saint Pierre La Bourlhonne, village de 130 habitants, est rattaché à la paroisse d’Ambert.
Après 1840, la paroisse étant constituée, pour la Saint Roch, lendemain de Notre Dame d’août, le curé monte aux estives, à cheval, son enfant de chœur en croupe. Dés que le curé est signalé par un gamin en sentinelle, les troupeaux sont réunis et le curé, en trempant un brin de rameau dans l’eau, bénit les troupeaux ainsi réunis devant lui.
Cette pratique a peu à peu disparu au début du 20ème siècle, sans doute en raison des deux guerres.
Romain Veillon, éleveur et propriétaire de la jasserie de la Richarde à Pierre-sur-Haute, y a construit une chapelle. Il a fait renaître cette tradition, en août 1988, en créant, avec l’assentiment du clergé, la messe des bergers. Elle a lieu chaque dernier dimanche du mois d’août.
Il est aussi de tradition d’inviter l’archevêque de Clermont-Ferrand ou l’évêque de Saint-Étienne à bénir les troupeaux du Forez, entre la Loire et le Puy de Dôme.
La messe des bergers a accueilli cette année, Monseigneur Bataille, évêque de Saint Etienne, qui a officié avec le père Alain Croze, curé d’Ambert, devant plus de 350 personnes. A la fin de la messe, les troupeaux ont été bénis.
Mgr Bataille a exprimé sa joie d’être présent, dans le cadre splendide de la Richarde, en invitant à la joie, celle de la foi qui s’engage, celle de la foi qui rassemble, en saluant l’importance du travail des bergers et des agriculteurs dans le maintien de la Création.
Un grand merci à Régis et Nathalie Veillon qui permettent à cette tradition de perdurer.
Texte de Brigitte Puntis