Télécharger la fiche n°1 au format PDF
En présence du Seigneur ressuscité, à l’écoute de sa Parole
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Luc 24, 35-48). Sur AELF
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »
Pour éclairer notre chemin
On peut aisément imaginer la stupéfaction des disciples quand, au retour d’Emmaüs, ils virent soudain Jésus au milieu d’eux. « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi. » Cette parole, qui rend compte de la nature bien humaine de Jésus, ne suffit pas à les convaincre, tellement ils sont bouleversés. Et c’est lorsque Jésus demande quelque chose à manger et qu’il accomplit ce geste simple, quotidien, qu’ils réalisent tout joyeux qu’ils n’ont pas rêvé et que Jésus peut « ouvrir leur intelligence à la compréhension des Écritures ».
Nous réjouir avec Madeleine Delbrel
Madeleine Delbrêl est née le 24 octobre 1904 à Mussidan en Dordogne. Elle était fille unique. Sa mère était la fille d’un industriel. Son père était né à Périgueux, nœud ferroviaire où il commença sa carrière de chef de gare. Il était aussi poète et, si ses vers ne sont pas restés inoubliables, il éduqua sa fille dans le goût de la poésie. Madeleine était douée et capricieuse, sautant d’une fantaisie à l’autre.
En 1916, lorsqu’elle débarque à Paris avec ses parents, Madeleine a suivi jusqu’ici le parcours religieux de la plupart des enfants de son âge. Mais, sous l’influence du Cercle Littéraire des Amis de Montaigne, où son père l’emmenait, elle glissa progressivement vers l’athéisme. A 17 ans, elle écrivait : « Dieu est mort, vive la mort. On dit « Adieu » tant qu’on n’aura pas appris à dire « A rien du tout ».
Cette période durera quatre ans. Madeleine se convertit en 1924 après une rencontre fulgurante avec un jeune homme qui avait, comme elle le dira avec humour « semé le doute dans son athéisme ». Grâce à lui, Madeleine rencontrera Dieu.
Près de dix ans s’écoulèrent entre sa conversion le 29 mars 1924 et son départ pour Ivry-sur-Seine. Après avoir envisagé une carrière littéraire, elle s’engagea auprès des plus pauvres et devint assistante sociale. Elle se remit à écrire pour témoigner de son métier. Convertie, Madeleine vit intensément le service des plus pauvres. Pour elle, la grande misère, c’est de ne pas connaître Dieu. Dieu est au cœur de sa vie et de sa joie. Elle écrit : « Seigneur, venez nous inviter. Nous sommes prêts pour vous danser cette course à faire, nos comptes, le dîner du soir, cette veillée où l’on aura sommeil. Nous sommes prêts pour vous danser demain la danse du travail, celle de la chaleur, plus tard celle du froid. Faites-nous vivre notre vie, non comme un jeu d’échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile, non comme un problème qui nous casse la tête, non comme une dette à payer, mais comme une FÊTE, comme un bal, comme une danse, entre les bras de votre grâce dans la musique universelle de l’amour. Seigneur, venez nous inviter ! » Elle part à Ivry le 15 octobre 1933 avec deux autres jeunes femmes, elle y restera 31 ans ! Elle ouvrit un sillon dont la trace dure encore. Avec d’autres femmes, elle vécut une situation nouvelle, vivre en femmes « ordinaires ». Elle croit possible la sainteté ici et maintenant, au quotidien. « Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné. » Et c’est cette confiance magistrale en l’amour de Dieu qui fait sa joie si profonde, au cœur de son activité quotidienne.
En 1933, Ivry était une banlieue ouvrière et industrielle, une ville « marxiste ». Madeleine fit le chemin vers les communistes et sut rapidement trouver la bonne distance avec eux. Elle expliquait avec malice : « Dieu n’a pas dit, tu aimeras ton prochain, sauf les communistes. » Et elle ajoutait : « Ils ont tellement besoin qu’on les aime, sans aimer ce qu’ils aiment. »
Madeleine fut une assistante sociale exceptionnelle durant la seconde guerre mondiale. Sa vocation fut d’être auprès de ceux que Dieu mettait sur son chemin. Elle commençait à être connue, elle écrivait beaucoup, mais c’est surtout à titre posthume que sa notoriété s’affirma. Elle mourut le 13 octobre 1964. L’introduction de sa cause en béatification fut décidée en 1988. En 1996, le procès est reconnu valide par Rome et Madeleine Delbrêl est déclarée « Servante de Dieu ».
Revoir l’émission “la foi prise au mot” (KTO) consacrée à Madeleine Delbrêl
Voir la vidéo du jour du Seigneur consacrée à Madeleine Delbrêl
Pistes concrètes pour vivre la joie du quotidien
A partir de citations de Madeleine Delbrêl
« Chaque matin, on trouve son prochain, son plus proche prochain qu’on voit tous les jours. C’est à travers lui qu’on dit bonjour au monde entier. Qu’on salue le Seigneur. »
- Et si, cette semaine, nous réalisions qu’avec un bonjour souriant, nous pouvons donner de la joie aux autres et à Dieu.
« Qu’importe ce que nous avons à faire : un balai ou un stylo à tenir ; parler ou se taire ; raccommoder ou faire une conférence ; soigner un malade ou taper à la machine. Tout cela n’est que l’écorce de la réalité splendide, la rencontre de l’âme avec Dieu… »
- Et si, cette semaine, nous accomplissions chaque acte du quotidien comme si nous avions été mis sur la terre uniquement pour cela. La vie quotidienne pourrait être une grande fête !
Avec le secours de l’Esprit-Saint
Pour demander au Saint Esprit la force de mettre en œuvre l’attitude spirituelle qui m’est proposée cette semaine, je suis invité à reprendre, chaque jour, cette invocation :
Esprit Saint, Esprit d’Amour,
donne-moi d’être habité de ta présence dans le quotidien de mes jours, et donne-moi d’en témoigner avec joie !